BIO
Karen Tam est une artiste dont la recherche met l’accent sur différentes formes de construction et de représentation des cultures
au moyen d’installations dans lesquelles elle recrée des espaces de restaurants chinois, de bars à karaoké, de fumeries d’opium,
de magasins de curiosités et d’autres sites de rencontres culturelles. Depuis 2000, elle a exposé et participé à des résidences
au Canada, en Irlande, au Royaume-Uni, en Autriche, en Allemagne, aux États-Unis et en Chine, dans des endroits tels que The
Drawing Center (New York), le Victoria & Albert Museum (Londres), Deutsche Börse Residency au Frankfurter Kunstverein (Frankfurt, Allemagne),
le Musée d’art contemporain de Montréal et le Irish Museum of Modern Art. Elle a été finaliste pour le Prix Louis-Comtois en 2017, le Prix
en art actuel du Musée national des beaux-arts de Québec en 2016, ainsi que pour le prix Sobey pour les Arts en 2010, puis de
nouveau en 2016.
Tam vit et travaille à Montréal. Elle détient une maîtrise en arts visuels en sculpture du School of the Art Institute of Chicago
et un doctorat en Cultural Studies de Goldsmiths (University of London). Ses œuvres font partie des collections du Irish Museum of Modern Art, de la
collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec, de la Caisse de dépôt et placement du Québec,
d’Hydro-Québec, de la Banque d’art du Conseil des arts du Canada, et du Groupe financier RBC, et sont collectionnées par des
particuliers au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Elle est représentée par la Galerie Hugues Charbonneau.
// Téléchargez CV (mise à date le 10 mai, 2020) //
DÉMARCHE
Dans les installations que je conçois pour recréer des espaces comme le restaurant chinois, des salles de karaoké,
des fumeries d'opium, des boutiques de curiosités du quartier chinois et d'autres lieux de rencontre culturels, je
tiens compte de la façon dont l'expérience corporelle de l'espace permet de comprendre son histoire et sa communauté.
Dans le cas d'oeuvres comme Terra dos Chinês Curio Shop (2012-2016) et Miss Chinatown (2009), j'ai déconstruit et
reconstruit différents “espaces ethniques” pour voir quels éléments signifiaient quelque chose pour le public et
contribuent donc à influencer les perceptions occidentales des Chinois ou de l'Autre.
Je me sers d'un cadre d'étude culturelle pour susciter une perception critique des chinoisieries contemporaines, de
l'impact des exportations chinoises et des exportations chinoises et es marchandises produites pour les goûts
“occidentaux”. La fascination de l'Orient remonte à l'époque de la route de la soie et même au plus fort des chinoiseries, alors que
le marché occidental était inondé de produits chinois, les Chinois à l'étranger étaient ciblés par des lois racistes
et considérés comme des étrangers qui ne s'assimilaient pas. Je remets en question et confronte les notions
d'authenticité et de copies en produisant mes propres fausses antiquités. Je m'inspire pour cela des objets orientaux
et des chinosieries qu'on trouve dans divers musées, des collections locales et sur eBay, en utilisant des matériaux et
des méthodes ordinaires (les ornements qui semblent en jade véritable sont sculptés dans du savon, la porcelaine est en
papier mâché et les objets argentés sont fabriqués à partir de plateaux en aluminium). Cela met en évidence les
rencontres entre certains locaux et la culture matérielle influencée par l'Éxtrême-Orient, et fait référence non
seulement à la production de masse des produits de consommation contrefaits en China, mais aussi aux questions qui sont
toujours présentes dès lors que la production artistique est en cause. Mes sculptures et mes installations reflètent ma quête incessante d'appropriation culturelle, de faux et de marchandises,
tout en essayant de mettre de l'avant des questions importantes à propose de la culture et de la race.
(Janvier 2018)